Pour éviter le gaspillage alimentaire
Photo: USDA [CC-BY]
Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture
Le 29 septembre est l'occasion de lancer un appel à l'action dans le secteur public (autorités nationales et locales) et le secteur privé (personnes et entreprises), afin de hiérarchiser les interventions et de mettre en place des innovations permettant de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture, dans l'optique de remettre en état et de reconstruire en mieux des systèmes alimentaires résilients.
Chaque Canadien jette 175 lb de nourriture aux poubelles par année, selon une étude de l'Organisation des Nations Unies (ONU) menée en mars 2021.
En juin dernier RECYC-QUÉBEC, toute première étude québécoise de quantification des pertes et du gaspillage alimentaires dévoilée.
L’étude révèle entre autres que 16 % des aliments comestibles qui entrent dans le système bioalimentaire québécois sont perdus ou gaspillés. Ces aliments sont majoritairement des fruits et légumes (45 %), des produits céréaliers et grains (25 %), ainsi que des viandes et volailles (13 %). Cette dernière catégorie, bien que moins imposante en termes de tonnage, représente 59 % des émissions de gaz à effet de serre associées aux aliments perdus ou gaspillés.
Bien que le gaspillage se constate majoritairement dans les ménages (28 %), ce premier portrait chiffré spécifique au Québec devient un outil de référence pour orienter les initiatives mises en place pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires. Il permet également d’identifier des cibles précises et de prioriser les interventions.
Ça nous a donné envie de vous partager 10 astuces pour éviter le gaspillage alimentaire:
1.Faire le vide avant de faire le plein
2.Établir les menus de la semaine
3.Faire une liste de courses
4.Aller à l’épicerie sans avoir faim.
5.Acheter en vrac quand c’est possible
6.Bien ranger son frigo et Noter la date d’ouverture sur les produits
7.Lire et comprendre les dates de péremption
8.Bien conserver et utiliser les restes
9.Préparer des « recettes de frigo » et cuisiner les fanes et épluchures.
10.On tire profit de nos aliments au maximum
1. Faire le vide avant de faire le plein.
Avant d’aller faire l’épicerie, on s’assure de manger ce qu’il y a dans notre frigo. Les restes de viande, de légumes, de fromage et d’autres aliments cuisinés pendant la semaine peuvent certainement servir à composer un délicieux repas! Pour s’inspirer, on consulte des livres, des magazines et des sites Web culinaires.
2. Établir les menus de la semaine
Préparer les menus de la semaine permet de mieux gérer le stock et donc d’éviter le gaspillage. On sait exactement de quoi on a besoin puisqu’on sait ce qu’on va manger. Fini la salade que, finalement, on n’aura pas le temps de manger fraîche (parce qu’on avait oublié qu’on s’absenterait 2 jours). Ou les panais qu’on oublie dans le tiroir du frigo parce qu’on a acheté autre chose entre temps, etc.
Faire des menus est aussi un gain de temps, dans le magasin comme au quotidien. Fini le « qu’est-ce qu’on va manger ce soir » ! Cela permet aussi de varier les repas plutôt que de tomber sur « ce qui plaît toujours ».
3. Faire une liste de courses
Après avoir planifié notre menu de la semaine, on gère notre inventaire. On examine ce que l’on a à la maison afin d’éviter d’acheter des aliments en double.
Si on fait ses courses avec sa liste en main, on a moins tendance à se laisser tenter par les promotions et les produits attrayants. On ferait 70% de nos choix de consommation au magasin. Et les achats impulsifs représenteraient 20% de nos achats au supermarché.
À l’épicerie, on achète quelques fruits mûrs et d’autres moins mûrs. Ainsi, on pourra les consommer à divers moments au cours de la semaine et éviter d’en jeter.
4. Aller à l’épicerie sans avoir faim
C’est une petite règle de base qui fait sourire car on s’est tous fait avoir au moins une fois. L’air de rien, faire ses courses en ayant faim pousse naturellement à acheter plus. L’idéal est donc de se rendre au magasin après avoir mangé. Ou du moins sans avoir faim. On évite ainsi d’acheter trop et on réduit les risques de gaspillage alimentaire.
5. Acheter en vrac
Acheter en vrac permet de prendre l’exacte quantité nécessaire. Les aliments préemballés obligent par contre à acheter la quantité prévue par le fabricant ou le distributeur.
Par exemple, si on veut 6 tranches de jambon cuit et que cela n’existe qu’en paquets de 4 tranches, cela oblige à acheter 2 paquets, soit 8 tranches. Et les 2 tranches restantes risquent de rester dans le frigo et de devenir rapidement immangeables.
En plus, acheter en vrac évite la production de déchets d’emballage !
6 . Bien ranger son frigo et noter la date d’ouverture des produits
Au retour de l’épicerie, on fait la rotation des aliments dans le frigo, le congélateur et le garde-manger en s’assurant que ceux qui doivent être consommés rapidement soient en première ligne.
Pour bien ranger son frigo permet aussi de réduire le gaspillage alimentaire :
On évite de tout entasser n’importe comment. L’air doit pouvoir circuler autour des aliments pour que le froid arrive bien partout.
On groupe les aliments par « type » : les bocaux de sauces ensemble, les fruits et légumes ensemble, etc.
On place les aliments dans la bonne zone de froid (voir point suivant).
On applique la règle du « premier entré, premier consommé ». On place à l’avant du frigo les produits qui sont à consommer rapidement. Sinon ils moisissent joyeusement à l’abri des regards.
On évite de mettre au frigo des aliments qui n’ont pas besoin d’y être rangés. Certains fruits et légumes s’abîment même au frigo.
Si on entame un paquet sans le finir, on note la date d’ouverture dessus. Ça permet de savoir quand on a ouvert la crème fraîche sans avoir à goûter si elle est rance, par exemple…
On veille donc toujours à avoir un feutre indélébile près du frigo.
7. Lire et comprendre les dates de péremption
On regarde la date de péremption pour se laisser le temps de consommer le produit, afin d’éviter de devoir le jeter. Plusieurs produits comme le lait, le yogourt, le fromage, les condiments et les vinaigrettes peuvent être consommés sans danger quelques jours après la date de péremption inscrite sur leur emballage. Si leur odeur et leur aspect n’ont pas changé, il n’y a pas de mal à les manger.
Mais attention: ce n’est pas le cas pour la viande fraîche!
« Meilleur avant » (DDM - date de durabilité minimale) : signifie qu’on peut consommer l’aliment sans danger pour la santé au-delà de la date (moyennant quelques précautions pour certains aliments). Par contre le fabricant ne garantit pas que son produit aura gardé toute ses qualités (odeur, goût, texture, couleur…). On trouve cette mention sur des aliments peu périssables (aliments secs, en conserve, boissons UHT…).
Bon à savoir :
Les dates valent pour des aliments conservés dans les bonnes conditions (indiquées sur le paquet) : respect de la température de conservation, de la chaîne du froid lors du transport, l’emballage ne doit pas être abîmé (bombé, rouillé…).
Les dates ne sont valables que pour des produits non entamés. Une fois qu’on ouvre l’emballage, on ne se fie plus à la date indiquée dessus. On veille à consommer les produits frais endéans les quelques jours.
C’est le fabricant qui détermine la date de péremption (tant le type de mention que le délai de conservation). On retrouve ainsi, pour des aliments similaires, des dates de conservation et des types de date différents en fonction de la marque, du pays, du magasin… souvent sans explication rationnelle.
Le yaourt est très souvent accompagné d’une date limite de consommation à respecter impérativement… en théorie. Les yaourts sont encore souvent très bons au-delà de la date.
Dans tous les cas, si on a un doute, on ne consomme pas. Inutile de risquer l’intoxication.
8. Bien conserver et utiliser les restes
Pour conserver les restes de repas sans s’intoxiquer:
On préfère les contenants hermétiques transparents à ceux opaques qui masquent le contenu. Sur le contenant, on colle une étiquette sur laquelle est inscrite la date de préparation du mets.
On met les restes au frigo ou au congélateur le plus vite possible. C’est-à-dire moins de deux heures après avoir été préparés ou entamés.
On ne congèle pas un reste qui traîne déjà depuis plusieurs jours au frigo.
On range les restes au bon endroit dans le frigo, en fonction des zones de température.
On indique la date d’emballage, surtout si on congèle.
Pour décongeler des restes, le plus sûr, c’est de prévoir d'avance une décongélation lente dans le réfrigérateur. On peut aussi les décongeler au micro-ondes ou dans l’eau froide. Mais on évite de les laisser à température ambiante ou de les décongeler en les plongeant dans de l'eau chaude.
9. Préparer des recettes « Vide-frigo »
Si on gaspille de la nourriture, c’est parfois parce qu’on ne sait pas comment cuisiner ce que on a dans le frigo. Ou qu’il manque un ingrédient. Ou encore qu’on n’a pas assez d’un ingrédient pour pouvoir réaliser une recette.
Une soupe avec tous les morceaux de légumes qui restent au frigo : légumes entamés, légumes défraichis, ou légumes solitaires en trop petite quantité pour en faire une recette complète. On peut aussi y ajouter les fanes ou feuilles : verts de poireaux, fanes de radis, de carottes, feuilles tendres du chou-fleur, etc.
On récupère les fruits trop murs: On peut les mettre au congélateur dans des sacs hermétiques et s’en servir pour faire une compote de fruits, un smoothie ou un crumble. Les bananes noircies se congèlent telles quelles et peuvent être utilisées ultérieurement dans les recettes de muffins, de pain aux bananes ou dans les smoothies.
Un cake salé. De la farine, des œufs, du lait, de la levure et tout ce qui peut rester dans le frigo : fromage, jambon, olives, carottes, oignons…
Un gratin. Les restes de fromage un peu secs ou un peu près de la croûte font d’excellentes couches supérieur de gratin (à ajouter sur du chou-fleur, des pommes de terre, des chicons…).
10. Et quand on pense que c’est fini, il en reste encore…
On cuisine les fanes et épluchures
On jette souvent certaines parties des fruits et légumes pourtant tout à fait comestibles : les fanes des radis et des carottes, les verts et les racines des poireaux, les feuilles des choux-fleurs, la peau des pommes quand on les pèles... Il est possible de cuisiner de délicieuses recettes avec ces ingrédients. On peut aussi les utiliser pour parfumer ou épicer des préparations, par exemple avec la peau des oranges.
Plutôt que de composter les fanes de carottes, de betteraves, de radis et de céleri, on les réserve dans un sac hermétique au frigo et on les utilise dans une soupe, une purée ou une quiche, par exemple. Idem pour les pieds de brocolis.
On exploite notre viande à l’os
Après avoir désossé un poulet entier, on garde sa carcasse pour en faire un savoureux bouillon maison. On fait pareil avec nos os de boeuf. Si on ne les utilise pas dans l’immédiat, on les met au congélateur dans un sac hermétique.
On récupère le pain sec
Pas question de mettre nos restes de pain au compost. Pour le récupérer, on fait un savoureux pouding au pain! On peut aussi s’en servir pour faire des croûtons. Pour ce faire, il suffit de couper la baguette en cubes et de garnir ceux-ci d’huile d’olive, d’un peu de sel et de fines herbes
Sources:
Étude de quantification des pertes et gaspillage alimentaires au Québec – Faits saillants (PDF, 264 Ko)
https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/communiques-de-presse/pertes-et-gaspillage-alimentaires-un-premier-portrait-pour-le-quebec/
https://www.ecoconso.be/fr/content/12-conseils-pour-eviter-le-gaspillage-alimentaire
https://www.5ingredients15minutes.com/fr/trucs-et-astuces/pour-economiser/10-astuces-pour-eviter-le-gaspillage-alimentaire/